mardi 22 décembre 2015

MARIAGE HOMO : LA VOIX DU PEUPLE SLOVENE S'EST EXPRIMEE !

Par Edouard in Le Figaro.fr

Le non slovène au mariage gay ou la victoire de la démocratie

FIGAROVOX/TRIBUNE - Les Slovènes ont rejeté le mariage homosexuel par référendum avec plus de 63% des suffrages. Arnaud Bouthéon y voit une mobilisation populaire contre les gouvernants et les élites.

Arnaud Bouthéon est consultant en communication. Il s'est engagé dans la Manif pour Tous, avant de cofonder le parti Sens Commun.

Par la démocratie, le peuple slovène préserve la filiation

Ce dimanche, la Slovénie vient de sauvegarder la filiation humaine en rejetant massivement le droit à l'enfant inscrit dans le mariage homosexuel.
 
Les Slovènes, comme leurs voisins des Balkans et de la vieille Europe libérée du joug communiste, représenterait un reliquat de peuple certes européen, mais peu évolué, de pauvres indigènes empoussiérés, ennemis de la pensée et de la liberté.

Les médias occidentaux, toujours «éclairés» n'ont pas manqué de relever l'événement, nous offrant entre les lignes, des raccourcis assez attendus pour décrire un peuple passéiste, tenu par les institutions religieuses rétrogrades, en clair, résolument homophobe. En somme, les Slovènes, comme leurs voisins des Balkans et de la vieille Europe libérée du joug communiste, représenterait un reliquat de peuple certes européen, mais peu évolué, de pauvres indigènes empoussiérés, ennemis de la pensée et de la liberté car rétifs à la prospérité hédoniste.


Pourtant, la démocratie slovène semble fonctionner, ayant permis l'organisation d'un référendum populaire mobilisant plus de 35% du corps électoral. A l'initiative de l'opération, les opposants au «droit à l'enfant» et donc au mariage homosexuel ont ainsi dépassé le quorum requis et remporté une victoire incontestable, rassemblant plus de 60 % des suffrages exprimés. Contre les gouvernants et les élites, la mobilisation populaire s'est exprimée.

Surtout, dans un pays ayant déjà reconnu l'union civile, le référendum slovène atteste de façon lumineuse que la revendication du mariage homosexuel est moins une mobilisation en faveur de l'union, déjà acquise, qu'en faveur de la filiation et du droit à l'enfant.

La preuve est ainsi faite que la reconnaissance des droits d'union pour les personnes homosexuelles ne satisfait pas les lobbies mobilisés de façon planétaire dans ce combat. C'est le droit à l'enfant qu'ils exigent, à travers le véhicule du mariage pour tous. C'est en effet lui seul qui offre et consacre ce droit permettant l'adoption plénière, et déjà la PMA et la GPA.

La sauvegarde de la filiation est le principal enseignement de ce référendum qui viendra de façon salutaire consolider le code de la famille de ce pays, en reconnaissant d'une part le droit à l'union civile pour les personnes homosexuelles et d'autre part, l'institution nationale du mariage comme union d'un homme et d'une femme.

La sauvegarde de la filiation est ainsi le principal enseignement de ce référendum qui viendra de façon salutaire consolider le code de la famille de ce pays, en reconnaissant d'une part le droit à l'union civile pour les personnes homosexuelles et d'autre part, l'institution nationale du mariage comme union d'un homme et d'une femme.

Ce sursaut de démocratie populaire, n'est pas sans rappeler le formidable élan qui avait permis de rassembler au printemps 2013, plus de 700 000 pétitions déposées au Conseil Économique Social et Environnemental.

Là aussi, la mobilisation fut inédite et historique, saine interpellation du peuple envers ses élites, en activant les leviers légaux offerts par la démocratie. Malheureusement, en pure perte. Parce que des instructions furent données en haut-lieu aux dirigeants du CESE aux ordres. Il fallait étouffer la voix de la démocratie vivante, l'ignorer, la mépriser afin de mieux poser le piège politique qui depuis, se déploie en plusieurs étapes. Il a commencé par une habile instrumentalisation permettant le soupçon de la radicalisation. Ce piège se poursuit pour mieux conduire subtilement et progressivement, ces électeurs humiliés dans l'escarcelle d'un Front national opportuniste, toujours à l'affût.

Car tout est lié. Le mariage pour tous a été le seul petit moment de grâce du gouvernement socialiste, lui permettant de se désempêtrer des mensonges du ministre Cahuzac et d'échapper à son incapacité à réformer et sécuriser notre pays.

La loi dite du «mariage pour tous» a été un révélateur de l'état d'angoisse identitaire et d'insécurité culturelle de la société française. N'oublions jamais que plus de 95 % des parlementaires UMP et UDI ont voté contre cette loi. Par opportunisme électoraliste ou par conviction? Sa réforme sera un marqueur pour la reconquête et sa réécriture en profondeur reste attendue toujours par près de deux tiers des électeurs de la droite et du centre.

Le débat n'est plus là, nous répondent les édiles. Dorénavant le nécessaire front uni contre le terrorisme islamiste doit se prolonger contre la peste frontiste, porteuse de tous les passéismes. Et nous voyons émerger la nouvelle équipe des «castors» de ceux qui font barrage, pour reprendre l'excellente expression de Laurent Bouvet.
 
La voix du peuple slovène s'est exprimée. Nous souhaitons que cet épisode inspire la France ; non seulement sur la vitalité de la démocratie à travers le recours au référendum et le respect de son verdict ; mais aussi sur le refus du droit universel à l'enfant.

Rassemblant les forces - plutôt amorties - de la démocratie, les castors unissent à bâbord et à tribord tous les beaux esprits, les plus piteusement élus, qui ont choisi donc, de faire barrage. Contre la barbarie, contre «les heures les plus sombres de notre histoire» en recyclant les vieux totems éculés des années 80, ils font barrage. Pour conserver les avantages acquis, ils font barrage. Pour éviter d'écouter le peuple et la démocratie, ils font barrage. Pour ignorer une jeunesse généreuse et exaspérée, les «castors seniors» font barrage.

En cette période de fin d'année, émettons le vœu que nos dirigeants, nos «castors barreurs» comprennent un peu mieux ce qui se passe au cœur des peuples. Au-delà du chômage et même de la sécurité intérieure, il existe des questions anthropologiques profondes qui représentent aussi des enjeux de civilisation. Comme l'a très explicitement annoncé Madame Taubira, et qu'elle en soit éternellement remerciée, le mariage homosexuel est venue précisément initier «une réforme de civilisation», à travers la destruction de la filiation naturelle.

La voix du peuple slovène s'est exprimée. Nous souhaitons que cet épisode inspire la France ; non seulement sur la vitalité de la démocratie à travers le recours au référendum et le respect de son verdict ; mais aussi sur le refus du droit universel à l'enfant. Nous avons été des millions à promettre de ne jamais lâcher nos convictions. Avec lucidité, restons fidèles à cette promesse. Les enjeux démocratiques et anthropologiques s'inviteront dans les débats à venir et seront des marqueurs pour le rebond et la reconquête. Ne les éludons pas.

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