Le succès reconnu de La Manif Pour Tous
De Philippe Oswald :
"« Ils sont toujours là ! » (La Voix du Nord). Ils « restent mobilisés ! » (La Provence ). C’est « un raz-de-marée rose et bleu » (Le Parisien) : le succès de la sixième Manif pour Tous est salué d’un bout à l’autre de l’Hexagone par tous les médias que l’option partisane n’aveugle pas. La ténacité du mouvement étonne : « Deux ans après avoir émergé, la « Manif pour tous » s’essouffle à peine et s’installe comme un mouvement à la fois récurrent et inclassable. [...] Même Rue 89/le Nouvel Observateur, dans un article aigre, est obligé de reconnaître que « le cortège est plutôt impressionnant pour un dimanche pourri » (c’est oublier qu’à Bordeaux, 30 000 manifestants défilaient sous un radieux soleil d’automne –notre photo).
Venant de gauche encore, l’un des commentaires les plus intelligents est celui fait la veille par Claude Askolovitch sur Itele. Lui ne fait pas dans la dérision ou le mépris, il dit même son « admiration » pour cette constance, et il analyse. Mystère et contradiction, dit-il en substance :
« Ce sont des gens qui ont perdu, puisque le mariage pour tous est passé, et pourtant ils ont gagné » puisque le gouvernement fait machine arrière sur les mères porteuses, la GPA « définitivement avortée par Manuel Valls ».
Et de constater le sérieux d’un mouvement qui, avec Ludovine de la Rochère à sa tête, a pris une assise et une structure intellectuelle qui lui manquaient à ses débuts : « Elle est de l’espèce des dirigeants politiques ». « 30% des Français approuvent la Manif pour tous, 50% de l’UMP, ajoute-t-il, ce n’est pas rien ! Avec ça, on peut dans d’autres pays, non seulement influencer mais conquérir. » Conquérir intellectuellement sans pour autant être conquis par la politique-politicienne : les dirigeants de la Manif pour tous mettent en exergue leur volonté de ne pas se laisser manipuler : « Nous sommes libres et irrécupérables », répète à l’envi son porte-parole, Tugdual Derville.