vendredi 25 novembre 2016

Une adolescente violée refuse l’avortement.
Sept ans après, elle ne regrette rien.
Cette terrible et belle histoire à la fois est sans doute inaudible en France...pour l'instant :
LauranbuntingQuand Lauran Bunting était au lycée, elle a été violée par son petit ami à plusieurs reprises. Quelques temps plus tard, elle apprend qu’elle est enceinte. Malgré les circonstances traumatisantes, la jeune fille choisit de mener à terme sa grossesse et de garder l’enfant.
Il était pourtant difficile pour Lauran d’évoquer la situation avec ses parents, qui n’approuvaient pas sa relation avec le garçon. Le père de Lauran aurait préféré un avortement, mais elle s’y oppose, décidant de mener sa grossesse à terme et de faire adopter l’enfant. C’est au moment où elle voit pour la première fois son enfant sur l’écran d’échographie à 12 semaines de grossesse que Laura commence à envisager de garder le bébé et de l’élever elle-même.
Isabella est née 2 semaines après la fin de l’année de lycée de Lauran et l’obtention de son diplôme.
À travers ce terrible cheminement, Lauran dit avoir été bénie par sa fille.
Le Seigneur m’a donnée la force pour passer les moments les plus difficiles et il continue d’être près de moi dans les bons moments
Aujourd’hui, Lauran souhaite faire connaître son histoire pour encourager les jeunes filles ou les femmes qui font face à une grossesse issue d’un viol.
Mon cœur souffre pour les femmes qui ont subi un viol. Je sens leur douleur. J’entends leurs larmes et leurs peurs. Et je prie qu’elle puisse voir que leur bébé n’est pas un accident. Ils ne sont pas des erreurs. Essayer d’effacer ces moments en tuant le bébé n’est pas la réponse. Malheureusement, cela ne fera qu’ajouter de la peine

De la contraception à l'utérus artificiel : que va devenir la femme ?

Femmes2-OLe Défenseur des droits Jacques Toubon s'est prononcé lors d'un colloque à Paris pour la reconnaissance par la France de la filiation du parent non biologique d'un enfant né d'une mère porteuse à l'étranger. Malgré les diverses déclarations gouvernementales, nous voyons bien que rien n'est fait contre pratique. Croyez-vous que, in fine, la légalisation de la Gestation pour autrui soit inéluctable ?
Inéluctable non, certainement pas. D’ailleurs, la population française n’adhère pas à cette forme d’instrumentalisation du corps de la femme et encore moins, à la vente d’un enfant. La GPA n’est autre qu’un esclavage des temps modernes pour produire des enfants dans l’appareil productif de femmes pauvres. Et l’esclavage a bien été aboli !
Pour lors, ce qui est évoqué est la reconnaissance de filiation, ce qui encourage honteusement la GPA, explicitement interdite en France. Cependant, des faisceaux convergents d’initiatives politiques tendant vers l’obligation de la reconnaissance de la filiation ont de quoi nous inquiéter : 
  • la Circulaire Taubira
  • les récents arrêts de la CEDH condamnant la France
  • le rapport législatif du Parlement Européen In’t Veld pour imposer une définition européenne des droits fondamentaux
  • le règlement Cavada pour une coopération européenne sur les régimes matrimoniaux et patrimoniaux
  • les travaux de la Conférence de la Haye sur les Conventions Internationales de Maternité de Substitutions. 
Pourtant, comme La Manif Pour Tous n’a cessé de l’affirmer, les enfants « fantômes de la République française » n’existent pas. Ils ont un état de naissance qui est le pays où ils sont nés de mère porteuse. Le parcours administratif pour naturaliser cet enfant ramené illégalement en France n’est pas simple, et c’est bien normal pour décourager les parents acheteurs de l’enfant.  Ce qui est sûr c’est que pour interdire les filiations « bidons », comme les appelle Ludovine de la Rochère, le plus efficace serait l’abrogation de la loi Taubira ! Le marché de la GPA est juteux et international : on s’inscrit dans un mouvement de mondialisation de l’économie de marché que rien n’arrête.  Et les enfants et les mères porteuses sont les premières à en pâtir. Comment un enfant peut-il se construire avec six parents (deux parents commanditaires, deux éventuels parents donneurs de gamètes, et la mère porteuse et son compagnon ou mari) déclaré dans deux pays à l’état civil : son état de naissance et son état de résidence, comme le préconise la Conférence de La Haye pour contourner la difficulté juridique de la reconnaissance de filiation? 
L’enfant sans parent et sans pays ne pourra être qu’un déraciné, un déshérité, un hors-sol. De la maternité éclatée naît l’enfance éclatée.
Vous évoquez dans votre ouvrage l'arrivée de l'utérus artificiel. Croyez vous en la généralisation de cette pratique qui relève encore aujourd'hui de la science-fiction ?
J’aimerais pouvoir vous affirmer avec certitude que l’embryon puis le fœtus ne survivraient pas à une gestation hors du corps de la mère, par manque de liens psychologiques mais je ne le peux. 
L’ectogénèse (grossesse dans un utérus artificiel) est souhaitée par les lobbys féministes et homosexuels pour d’évidentes raisons : pour les uns, la maternité est un joug insupportable et une inégalité en termes d’épanouissement personnel et professionnel et pour les autres, une discrimination à l’égard de l’homme qui souhaite avoir son enfant à lui, pour le materner, l’allaiter etc. Au-delà des revendications, nous savons que certains laboratoires de recherche américains, entre autres, sont assidus dans la mise en œuvre de cette pratique pour la prouesse technologique, la notoriété et le chiffre d’affaires qui en découleraient. Barbara Coello, économiste à la Banque Mondiale, a fait des recherches après avoir été le témoin d’expériences illégales d’utérus artificiel sur des bébés, ainsi que des rats de laboratoire. Elle a observé que des laboratoires de recherche font du recrutement par internet, en toute illégalité, pour « disposer » de bébés sur le point d’être expulsé de l’utérus maternel et menacés de mort pour diverses raisons médicales. Exploitant le désarroi des mères, ils leur promettent de tout faire pour sauver leur enfant et a minima, de faire avancer la science. Ces enfants sont tous morts sans explication.
La recherche sur l’embryon est autorisée jusqu’à 14 jours de développement en laboratoires dans la plupart des pays. À l’autre bout de la « chaîne de production », l’enfant prématuré survit de plus en plus tôt. L’enfant le plus jeune ayant survécu à une naissance accidentelle prématurée avait 17 semaines. De plus, une petite fille a récemment passé 20 minutes hors du corps de sa mère pour subir une opération chirurgicale durant laquelle on lui enlevé une grosse tumeur qui présentait une menace pour sa vie. Elle a, à l’issue de l’opération, été replacée dans le sein maternel et est née en pleine santé. Cette externalisation de la grossesse paraît donc de plus en plus palpable et faisable. 
Pour finir, le Professeur Atlan dans son ouvrage de référence L’Utérus Artificiel, avance le fait que chaque grossesse est particulière et s’ajuste à une variété infinie de conditions, ce qui démontrerait la capacité du fœtus à s’adapter rapidement aux nouveaux environnements, sans conséquence. Il affirme aussi que la machine pourrait produire des mouvements, des sons, que les parents pourraient parler et chanter à l’enfant et qu’ainsi l’interaction psychologique et sensorielle avec les deux parents serait assurée.
Je crois au contraire qu’aussi bien dans la GPA qu’avec l’utérus artificiel, la séparation biologique, psychologique, cognitive et spirituelle profonde entre la mère et l’enfant produit de très lourdes conséquences sur l’enfant lui-même et pour les générations à venir. 
Pour conclure, j’aimerais donner le mot de la fin à Helen Hung-Ching Liu. Professeur de Médecine Reproductive à la Clinique d’Obstétrique et de Gynécologie de l’Université Médicale de Weill Cornell, elle testa en laboratoire l’implantation d’embryons surnuméraires dans un utérus externe pendant de nombreuses années, et parvint finalement à en implanter et les faire vivre pendant cinq jours dans un endomètre artificiel. Elle finit par arrêter ses expériences pour des raisons éthiques, reconnaissant que ces expériences posaient des questions morales. Elle justifiera sa décision ultérieurement, par le fait qu’elle observait que le dialogue mère-enfant n’était pas seulement hormonal ou circulatoire. Selon elle, il repose sur les expériences psychologiques et sensorielles de deux êtres humains. Après avoir cherché la réussite technique, elle nous pose finalement les questions essentielles : « Les humains sont-ils uniques ? Sans relation avec sa mère, un être humain sera-t-il encore une personne ? » 
A l'origine de toutes ces dérives, vous évoquez la contraception et le caractère considérable du marché de la pilule contraceptive. Pensez-vous que l'encyclique de Paul VI, Humanae Vitae, sur ce sujet reste d'actualité et si oui, comment pouvons-nous lutter pour redonner à la sexualité sa véritable finalité ?
La contraception est en effet le premier élément du chaînon « procréatique ». Il m’a semblé intéressant de mettre en lien, dans mon livre Femme 2.0, entre le refus du jaillissement d’une vie potentielle de manière cyclique qui prélude à l’usage d’un contraceptif chimique et le refus de l’infertilité justifiant le recours à la PMA et la GPA. Dans Femme 2.0, je mets en lumière la progression historique, culturelle et technique de la pilule vers l’eugénisme et l’externalisation de la grossesse. 
Oui, l’encyclique Humanae Vitae fut prophétique car le pape Paul VI entrevoyait déjà les méfaits du tout contraception ; et oui, sa position reste d’actualité car on constate bien que le nombre d’IVG (40% des françaises avorteront une fois dans leur vie, deux fois plus qu’en Allemagne) ne baissent pas malgré l’usage massif de la pilule (contraception, pilule sans règle, pilule du lendemain…).
De la même manière, Saint Jean Paul II fut lui aussi prophète en dénonçant dans Evangelium Vitae la dissociation causée par la création d’embryon sur une paillasse de laboratoire de l’acte sexuel fécondant et l’eugénisme qu’elle permet. J’avoue qu’à l’époque, je ne comprenais pas les fondements de sa pensée mais aujourd’hui, tout s’éclaire : les parents deviennent externes au processus de fécondation, les biologistes « produisent » 19 embryons pour donner naissance à un enfant conçu in vitro et le nombre d’embryons cryogénés et en attente de leur sort dans les congélateurs du CECOS français est en constante augmentation. 
Et le pire reste à venir : l’eugénisme de conformité pour donner naissance à un enfant parfait et correspondant à la norme social et sanitaire, ainsi que la modification du génome nous mènent à un monde où la femme ne sera plus qu’une productrice de gamètes et n’aura plus besoin de se donner ni de « payer directement le prix de cet engendrement commun où se consomment littéralement les énergies de son corps et de son âme », comme le dit Saint Jean Paul II dans sa lettre aux femmes, Mulieris Dignitatem.
L’avenir de la femme est-elle la Femme 2.0 ? Espérons que non et protégeons la maternité biologique, « djihad » d’amour de la femme.

jeudi 24 novembre 2016


 Les Marnais (+ 1 Ardennais)
à la Manif pour Tous du 16 octobre 2016 à Paris