samedi 23 janvier 2016

LOI TAUBIRA: LE DISCREDIT DEFINITIF DE NICOLAS SARKOZY

Par Edouard in Boulevard Voltaire

 Loi Taubira : qui reste-t-il chez LR pour soutenir une position claire ?

Sarkozy vient de se discréditer totalement et définitivement. La primaire n'est même plus utile, il est certain de ne pas passer.

Nicolas Sarkozy voulait réécrire de fond en comble la loi Taubira. Sous la pression plutôt amicale des adhérents et sympathisants de Sens commun (j’y étais), il finit par lâcher : « Oui, il faudra l’abroger.»

Aujourd’hui, il revient, par un acte de contrition opportuniste, sur cette « conviction ». Mais Monsieur Sarkozy, quand on a de vraies convictions, elles ne changent pas au gré des événements politiques ! Bien sûr, on peut changer d’avis. Mais un avis n’est pas une conviction : on peut avoir un avis sur des sujets dont on peut évaluer les avantages et inconvénients, mesurer le pour et le contre. On peut avoir un avis pour décider s’il vaut mieux augmenter ou non le SMIC, si telle ou telle taxe sera efficace ou non, mais une conviction s’appuie sur des ancrages profonds, des valeurs pérennes. Considérer, par exemple, qu’un être humain vaut plus qu’un animal n’est pas un avis, c’est une conviction.

Nicolas Sarkozy nous inflige un camouflet terrible. En se dédisant ainsi, ce n’est pas un acte de contrition qu’il effectue – ce qui pourrait avoir un certain panache -, il nous crache son mensonge à la figure, ce qui est de la plus infamante vulgarité. Il se joue de notre naïveté, nous qui avons applaudi quand nous avons cru qu’il nous avait entendus… Il se rit de nous qui, pendant les cinq années de son mandat, avons espéré qu’il nous mènerait vers une société plus honnête, qui prenions ses écarts de comportement pour de nécessaires petites pauses dans la grande tension et la grande ébullition de son quotidien de chef d’État.

Nous avons espéré et voilà que, par cette simple phrase (« J’ai changé d’avis »), il nous révèle le pire : il n’a jamais cru en rien et nous a toujours menti. C’est extrêmement grave. Sarkozy vient de se discréditer totalement et définitivement. La primaire n’est même plus utile, il est certain de ne pas passer. Quelle mouche l’a donc piqué ? Quel calcul subtil se cache derrière ce besoin de sortir un livre pour jeter sur lui une telle opprobre ?


Madeleine de Jessey avait écrit un article très juste sur la position de Bruno Le Maire, qui se déclarait fier d’avoir été hué pour avoir soutenu ses convictions. Madeleine lui démontrait, avec une intelligence superbe, que c’est son absence de conviction qui l’avait fait huer .

Il ne reste plus que François Fillon pour soutenir une position claire sur ce sujet, Alain Juppé ayant depuis longtemps fait la démonstration qu’il n’était même pas capable de comprendre le problème. Il en est resté à l’argument : «On ne peut refuser aux homosexuels ce que l’on accepte pour les hétérosexuels» ou bien « Un enfant peut être plus heureux au sein d’un couple homosexuel qu’auprès de parents naturels qui se déchirent… »

Fillon aura-t-il l’énergie et les soutiens nécessaires pour aller jusqu’au bout de son projet ? Sera-t-il apte à respecter ses engagements ? Il affirme qu’il a des convictions, lui…

Béatrice Sergent 


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