mercredi 10 juillet 2013

LANCEMENT DE L'ECOLOGIE HUMAINE

Poursuivre le combat avec les associations qui soutiennent LMPT
Interview de Tugdual DERVILLE paru dans la NEF

Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita et porte-parole de « la Manif pour tous », a lancé le 22 juin avec Pierre-Yves Gomez et Gilles Hériard-Dubreuil le courant « Écologie humaine ». Il nous explique ce projet.

La Nef – Vous avez lancé le 22 juin un courant d’Écologie humaine : de quoi s’agit-il et quel rapport a-t-il avec « la Manif pour tous » ?
Tugdual Derville – L’année écoulée restera celle du plus grand mouvement que la France ait connu depuis mai 1968. Un mouvement social authentique, répondant à trois critères : spontané, anarchique et foisonnant. Contrairement aux mouvements sporadiques agitant nos sociétés en quête de repères (je pense aux Indignés), notre mouvement de résistance est porté par une revendication cohérente et altruiste. Il doit s’ouvrir sur des perspectives positives. Le courant pour une Écologie humaine s’inscrit dans cette intention. Il entend favoriser un projet de société global, fondé sur la protection du plus fragile.

La Nef –Quels liens faites-vous entre libéralisme financier et libertarisme des mœurs, entre écologie environnementale et écologie humaine, et quelles conclusions politiques en tirez-vous ?
Tugdual Derville – La loi Taubira s’inscrit dans les dérives de la culture libérale-libertaire de mai 1968. Son individualisme soumet l’intérêt du plus faible (l’enfant) au désir du plus fort (l’adulte). Son glissement vers la marchandisation de l’être humain est inexorable. La financiarisation de l’économie tend elle aussi à faire passer l’homme comme une variable d’ajustement. C’est l’économiste Pierre-Yves Gomez qui m’a fait voir la portée de l’expression « écologie humaine » que j’ai lancée sur le podium du 13 janvier, quand je constatais que nous défendions un précieux patrimoine commun à toute l’humanité désormais menacé : l’altérité sexuelle dans l’engendrement. À trois, avec Gilles Hériard-Dubreuil, spécialiste de la gouvernance des crises environnementales, nous avons décidé de lancer un grand chantier en vue de faire émerger un projet de société multidisciplinaire faisant de l’homme la priorité de toute décision. Ce projet « métapolitique » concerne tous les domaines : éducation, environnement, bioéthique, entreprise, culture, en commençant par la vie personnelle. Bien sûr, la sphère politique sera touchée, comme pour le défi environnemental.

La Nef –La loi Taubira est maintenant votée : comment voyez-vous l’avenir et comment analysez-vous cette mobilisation historique qui s’est maintenue durant plus de sept mois ?
Tugdual Derville – Signe d’une maladie de notre démocratie, cette loi Taubira a joué le rôle de la douleur qui alerte. Mais notre mouvement s’enracine aussi dans le désir et la veille de générations entières qui n’ont pas cédé. Et il s’appuie sur une jeunesse généreuse. Il a surtout à mon avis un ressort providentiel : l’âme de la France s’est réveillée. Le pouvoir en place n’en a rien compris. Son endurcissement nous a mis à l’épreuve et renforcé. Nous avons pris conscience que nous étions nombreux et déterminés pour servir le bien commun. Je pense que les fruits de 2012-2013 vont transformer en profondeur notre société pendant longtemps.

La Nef –La « culture de mort » dénoncée par Jean-Paul II, étape après étape, ne cesse de s’étendre dans nos pays occidentaux comme s’il s’agissait d’un mouvement inéluctable : comment transformer cette immense mobilisation de « la Manif pour tous » – qui n’a cependant pas réussi à empêcher le « mariage pour tous » – pour mettre enfin un frein à cette avancée mortifère et inverser la tendance ?
Tugdual Derville – Jean-Paul II précise que la culture de vie, celle qui gagnera à coup sûr, est aussi en marche. Il en donne même une longue liste de signes annonciateurs, où figurent notamment l’aversion pour la torture… et une saine écologie ! Il nous faut voir ces signes pour ne pas désespérer. Le pape souligne aussi que l’affrontement entre culture de mort et culture de vie traverse chacune de nos consciences. Ainsi, le XXIe siècle reste celui de l’avortement de masse, mais des parents qui peuvent opter pour un avortement savent sacrifier leur vie pour tenter de sauver un autre enfant qui se noie. Nos cœurs sont partagés. Le courant d’Écologie humaine souhaite produire un encouragement mutuel pour que chacun ait davantage de cohérence. Construire une société plus humaine, c’est-à-dire où la protection de tout homme soit prioritaire, est un grand et beau chantier pour tous. Bref, inutile de maudire les ténèbres : allumons une lampe… Et la récolte viendra en son temps !
Propos recueillis par Christophe Geffroy 
Tout renseignement sur le site : www.ecologiehumaine.eu 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire