lundi 29 septembre 2014

L’ÉTRANGE DÉCLARATION DE GUERRE A LA FAMILLE...

Par Edouard in Boulevard Voltaire

Congé parental : quand le gouvernement déterre la hache de guerre…


Décidément, il semble écrit que ce gouvernement ne partira pas avant d'avoir achevé son œuvre. Grande braderie du côté de la famille, tout doit disparaître.   

Réduction des deux tiers de la prime naissance à partir du deuxième enfant. Au motif que les jeunes parents n’en auraient pas besoin… puisqu’ils sont déjà équipés, pardi ! Ont déjà le lit à barreaux et la chaise haute ! Il est vrai que le 2e, le 3e enfant coûtent si peu : une voiture, un logement à changer sont peanuts à côté d’une table à langer.

Puis restait ce congé parental, comme un archaïsme. Une allocation fossile, témoin d’une ère paléolithique qui considérait légitime qu’une mère puisse avoir envie d’arrêter de travailler un temps, pour voir grandir ses enfants, une allocation relique, témoin d’une politique familiale antédiluvienne qui entendait soutenir la natalité, dans toutes les couches de la société, sans conditions de ressources. Un arsenal qui semble pourtant avoir fait ses preuves, puisque s’il reste un dernier indicateur au vert dans notre pays, c’est le taux de fécondité.

Quand, dans une immense usine en panne, il reste dans un coin un moteur qui fonctionne, on évite d’aller faire sur celui-ci des réglages hasardeux. Mais non, on l’a dit, il faut tout liquider.

Le congé parental sera, semble-t-il, diminué de moitié pour les mères. De trois ans, il passera à 18 mois. Les 18 mois restants pourront, eux, être pris par le père. Cela participerait de « l’égalité homme-femme ». La ficelle est grosse. Si grosse que même Le Parisien l’a vue : « Le gouvernement table, en effet, sur le fait que les hommes seront peu nombreux à faire valoir ce droit […] ce jeu de passe-passe pourrait rapporter entre 300 et 400 millions d’euros […] et en jouant la carte de l’égalité et non la réduction pure et simple d’un droit, le gouvernement espère éviter les cris d’orfraie des associations familiales. »

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, et Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargé de la Famille, y travaillent de concert. Pour faire le sale boulot, deux femmes. 
Vous noterez que tout en pointe qu’il se présente en matière d’égalité des sexes, ce gouvernement ne désigne jamais, aux affaires familiales, aucun homme. 
Ses grosses paluches de fossoyeur seraient par trop voyantes. Tandis qu’avec leurs blanches mains… les deux affables douairières s’y entendent pour matraquer leurs jeunes « sœurs », et leur faire les poches en les prenant pour des quiches. Par deux fois.


D’abord en présentant ce partage « moins sexiste » du congé parental comme une innovation… quand il est possible depuis des années. Sauf que, d’optionnel, il devient obligatoire. Les femmes n’auront plus le choix. La femme ne serait donc pas assez mûre, responsable, intelligente pour savoir ce qui est bon pour elle ? Il faudrait la mettre sous tutelle ? Libérer la femme en lui donnant non pas « plus » mais « moins » de liberté ?

Ensuite, en faisant mine de croire à leur réforme, inapplicable dans la vraie vie, hormis peut-être pour quelques ménages de la fonction publique. En enveloppant cyniquement dans le papier de soie du féminisme-qui-justifie-tout une coupe concrète de 380 à 580 € dans le budget de quelque 540.000 foyers.

Prendre les familles pour des billes est une fâcheuse manie qui, ces temps-ci, porte la poisse. Le ci-devant (depuis dimanche) sénateur Jean-Pierre Michel peut en témoigner. Et déterrer la hache de guerre à quelques jours de la prochaine grande manif familiale du 5 octobre est, pour le moins… une étrange idée.

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