dimanche 5 mai 2013

Texte remis au préfet lors de l'entrevue du 4 mai

Pourquoi nous manifestons aujourd’hui à Châlons-en-Champagne ?

Mariés depuis bientôt 25 ans, Père et Mère d’une famille nombreuse, nous manifestons aujourd’hui contre le « mariage pour tous », qui est un abus de langage et un mensonge, mais aussi pour les « droits de l’enfant » et non le « droit à l’enfant ».
Le « mariage pour tous » est un mensonge.


En effet, le mariage civil est une forme de vie précise et particulière de vie commune entre un homme et une femme. C’est l’engagement durable d’un homme et d’une femme qui souhaitent fonder une famille. Cependant,  Il n’est pas le seul état de vie possible, ni un modèle universel.
Il n’est en tout cas pas la reconnaissance publique des sentiments.  C’est se tromper sur la nature et la définition du mariage que de le considérer comme la reconnaissance sociale de l’amour, à laquelle pourraient aspirer tous ceux qui s’aiment sincèrement.
Si le « mariage pour tous »  n’était que cette reconnaissance sociale de l’amour, alors nous pourrions de manière provocatrice, nous marier avec tous les êtres qui nous sont chers, voire avec plusieurs personnes du même ou d’un autre sexe (pourquoi en effet limiter à deux le nombre de partenaires ?), et pourquoi pas pour pousser encore la provocation avec des animaux …
Tout ceci n’est pas très sérieux,  le mariage civil est en fait l’inscription de la filiation dans une institution stable, (et le mariage entre personnes de même sexe entraînerait  la fin du mariage civil).
Ma femme et moi avons eu après notre mariage le bonheur d’accueillir 5 enfants au sein de notre famille. « Tous nés d’un Père et d’une Mère ». Nous savons vraiment que c’est une grande joie qui nous a été donnée et nous connaissons bien les difficultés et les souffrances pour certains couples de ne pas pouvoir en « avoir »… Pourtant l’enfant n’est pas un droit, c’est un devoir.
Un devoir pour nous Père et Mère de les élever, éduquer avec toute la différence liée à notre altérité sexuelle indiscutable. Elever nos enfants est déjà un acte suffisamment compliqué qui parfois nous dépasse, pour ne pas rajouter de la complication psychique, psychologique, affective si l’enfant ne sait plus d’où il vient, quelles sont ses racines, sa généalogie et/ou en lui faisant croire qu’il est issu de 2 Pères ou 2 Mères ….
Ayant perdu mes parents à l’âge de 15 ans, je pense avoir « un peu perçu»  à travers cet évènement douloureux ce que peuvent vivre et ressentir les enfants abandonnés et adoptés, toujours en recherche de leurs origines, en quête de leurs racines.
C’est pourquoi notamment dans l’adoption, il faut privilégier les droits de l’enfant plutôt que ceux à l’enfant !  N’oublions pas que l’adoption consiste fondamentalement à donner des parents à des enfants qui en sont dépourvus et non l’inverse. Ce qui est premier n’est pas le désir des parents, mais le besoin des enfants.  
Le « mariage pour tous » conduira inéluctablement  à la procréation scientifique pour tous ; (PMA pour les femmes et GPA pour les hommes, GPA qui est gravement attentatoire à la dignité des femmes… notamment en Inde où leurs ventres sont une monnaie pour vivre.  Les ventres des femmes ne sont pas des Caddy, et l’enfant à naître encore moins une marchandise, malgré tous les désirs d’enfants que pourraient avoir un couple d’homosexuels) car la cours Européenne des Droits de l’Homme nous l’imposera sous couvert de non-discrimination entre les couples mariés.
Ne jouons pas les apprentis sorciers, et ce n’est pas parce que de nouvelles trouvailles scientifiques apparaissent qu’il faut coûte que coûte par désir sincère mais égoïste des parents les mettre en place et les utiliser.
Mr le Président, l’éducation que vous avez reçue, tant par votre famille que par les écoles où vous avez été formé, l’humanisme et l’intelligence qui vous caractérisent, tout cela ne devrait pas vous laisser insensible aux mouvements de société et de rue qui se développent.
Nous savons être dans la vérité et croyons à la démocratie.  Dans cet engagement, le nombre important, significatif et « consistant » des manifestants en novembre, puis du 13 janvier, puis du 24 mars…. mais aussi les 700 000 pétitions transmises au CESE en moins de 3 semaines (que vous avez « balayés » d’un revers de main sous des prétextes juridiques), sont des signes très forts d’un mouvement qui se forme et qui est en train de se soulever.  Ne les ignorez pas !
Vous maîtrisez parfaitement les nuances politiques de la langue française, alors si vous avez dit :  « Moi Président, j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais je ne m'occuperai pas de tout et j'aurai toujours le souci de la proximité, avec les Français » ; ne transformez pas cet anaphore en « Moi Président de la République,  je diviserai profondément les Français sur des sujets de société et provoquerai les plus grandes manifestations de toute l'histoire de la Vème République par manque de concertation et de respect, et de compréhension mutuelle…. »
« Nous, manifestants, nous ne lâcherons rien », car nous savons être dans la vérité. (On ne ment pas à ses enfants),  et notre conscience nous dicte de défendre les intérêts des plus faibles.
Vous êtes bien trop intelligent et informé pour ignorer ce qui se passe, les nombreux mouvements de résistances pacifiques que vous avez initiées malgré vous et surtout les fractures inutiles que vous êtes en train de créer au sein de la population civile, et qui risquent de déraper.
Bien au-delà des partis politiques, (Il n’est pas question ici de droite ou de gauche), soyez celui qui rassemble plutôt que celui qui divise.  Ayez la grandeur politique de lâcher prise sur ce sujet pour vous consacrer à ce que tous les français attendent : La relance économique, la défense de nos industries françaises, le développement de l’entrepreneuriat, la baisse du chômage (et le maintien de la politique familial, vrai lien social).
L’avenir de notre pays et la paix civile est entre vos mains.
Alors Mr le Président, quel que soit le résultat de l’examen constitutionnel, ayez la Sagesse des Grands Hommes d’Etat, en évitant  de créer une « fracture  sociétale », et renoncez à promulguer cette loi (tout comme l’un de vos prédécesseurs a su le faire dans les années 80…).

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